Détection des chaleurs Des difficultés spécifiques selon les races
Pour affiner la connaissance des pratiques actuellement mises en œuvre dans les élevages laitiers et allaitants français, des enquêtes ont été réalisées dans 319 élevages répartis sur 5 zones : Blonde d’Aquitaine, Charolaise (zones Centre et Ouest), Limousine et Normande et/ou Prim Holstein. Ces enquêtes sont menées dans le cadre du programme de recherche ‘Detoestrus’.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Les techniciens enquêtés en zones allaitante mentionnent le problème de la durée de l’anoestrus. Par contre, dans le secteur laitier, la faible expression des signes est en général citée en premier lieu. (© Terre-net Média) |
L’objectif avancé par le collectif scientifique menant ce programme est d’affiner l’analyse des pratiques mises en place sur la détection des chaleurs et la mise à la reproduction par les éleveurs d’une part ; et d’autre part, de préciser la manière dont les éleveurs eux-mêmes perçoivent cette détection et les opérations qui s’en suivent. Les enquêtes ont été menées en 2008 au sein de quatre zones de production allaitante et d’une zone de production laitière, cette dernière servant de référence.
Une détection jugée difficile pour un quart des éleveurs
Comme l’expliquait Claire Ponsart (Inra) en décembre 2010 lors de la présentation des résultats faite à l’occasion des rencontres 3R, « sur l’aspect spécifique de la détection des chaleurs, la moitié des éleveurs déclare être « satisfait » de leurs performances de reproduction et de la qualité de détection des chaleurs dans leur élevage ».
L’avis des techniciens
À côté des enquêtes menées auprès des éleveurs, les techniciens accompagnant la mise en œuvre de l’insémination artificielle ont également été interrogés. « Toutefois, les inséminateurs évoquent aussi un intérêt plus ou moins marqué pour la tâche d’observation et le suivi rapproché de la reproduction, avec une faible utilisation du planning », relevait Claire Ponsart (Inra). Seconde difficulté mentionnée en zones allaitantes : la durée de l’anoestrus. Par contre, dans le secteur laitier, la faible expression des signes est en général citée en premier lieu. À noter enfin que les causes alimentaires sont fortement mises en avant par les techniciens enquêtés, même si l’origine de ce problème est variable. |
À l’inverse, un quart d’entres eux considère que cette détection est « difficile », essentiellement en raison du « manque de disponibilité » et de « la manifestation discrète des chaleurs », fréquemment citée dans les races Blonde d’Aquitaine et Limousine.
Pour renforcer l’efficacité de cette détection, près de 8 éleveurs sur 10 ont recours « à des outils d’aide, planning et calendrier étant les plus fréquemment utilisés ».
Acceptation de chevauchement en tête
Un travail de regroupement statistique a permis de définir 7 groupes d’éleveurs caractérisés par le jugement des signes utilisés et l’organisation de la détection : acceptation de chevauchement ou chevauchement ; tous les signes ; acceptation de chevauchement et signes secondaires ; acceptation de chevauchement ou glaires ; acceptation de chevauchement avant tout ; tous les signes plus le planning ; glaires avant tout.
Interrogés sur les signes qu’ils considèrent comme étant les plus fiables, les éleveurs citent spontanément et dans une large majorité l’acceptation de chevauchement. On note toutefois des particularités selon les bassins géographiques et les races : « certains signes de comportement (cajolement, beuglements, nervosité) semblent être plus fréquemment pris en compte par les éleveurs laitiers », notait la spécialiste de l’Inra.
Autre information notable : les moments d’observation sont différents selon les groupes. Ainsi, près de 75% des interrogés disent observer spécifiquement les chaleurs autour des soins avec une différence selon les races (80% des allaitants vs 42% des laitiers). « Cette proportion n’est plus que de 47% le midi et 39% le soir. Or, le nombre de passages quotidiens spécifiques est plus élevé dans les zones allaitantes que dans les élevages laitiers. »
Des scénarii plus ou moins fiables
Une fois le signe d’apparition des chaleurs détecté, les éleveurs vont enclencher des processus différents : ainsi, « la situation la plus fiable d’après les éleveurs correspond au cas suivant : une vache, 84 jours après vêlage accepte le chevauchement d’une congénère (pas de date de chaleurs précédente) » relevait Claire Ponsart. Cependant, dans cette situation précise, « la confiance des éleveurs de réussir l’insémination est variable selon les groupes ».
Inversement, la situation jugée la moins fiable et la plus variable correspond à une vache dont le détecteur de chevauchement est gratté, avec une date de chaleurs enregistrée 42 jours auparavant. « Dans ce cas, seuls 14% des éleveurs ont jugé que la vache était très probablement en chaleurs. »
Pour aller plus loin
Institut de l’élevage : www.inst-elevage.asso.fr |
Pour accéder à l'ensembles nos offres :